L’incroyable talent de Boris Vian

Boris Vian

Ayant marqué le monde de l'art au milieu du XXe siècle, Boris Vian reste l'un de ces écrivains inclassables, son œuvre protéiforme étant inépuisable. En seulement 20 ans, il a écrit des dizaines de romans, des recueils de poésie, des pièces de théâtre, des livrets d'opéra, des nouvelles et des scénarios de films. Il est également l'auteur de plusieurs articles pour des magazines et de quelques chansons. Chaque étape de la vie de l'artiste témoigne de son extraordinaire talent. Il est mort à l'âge de 39 ans, mais son influence n'a jamais été ressentie, même si ses œuvres ont marqué des générations. Si vous souhaitez en savoir plus sur Boris Vian, ce guide vous fournira toutes les informations dont vous avez besoin.

Boris Vian : une formation intellectuelle hors du commun !

L'enfance et la jeunesse de Boris Vian sont principalement marquées par l'oisiveté et l'insouciance. Il grandit dans un cocon familial où apprentissage et jeux se conjuguent pour former le mode d'éducation. Le jeune homme reçoit ainsi une formation intellectuelle totalement libre de toute contrainte et loin des soucis de la vie sociale. L'étude était liée au plaisir, ce qui semblait favoriser le sens de la créativité. Paul, son père, est gestionnaire de la fortune familiale. Yvonne, sa mère, mélomane, choisit de l'appeler Boris en hommage à Boris Godounov, un opéra de Moussorgski. Dans la grande demeure de Ville-d'Avray, la famille consacre ses loisirs à la littérature et à la musique. Les lectures sont éclectiques, mais les écrivains anglo-saxons occupent une grande place. Dans cet univers quelque peu isolé, la vie de Boris n'est pas vraiment rythmée par le monde : rien ne vient perturber le quotidien, ni la politique, ni la religion. Un certain antimilitarisme y était même cultivé. Plus tard, l'artiste déplorera dans ses écrits le fait d'avoir été éloigné de la réalité, l'empêchant de se rendre compte de la gravité de la guerre. Pour plus d'informations sur ses œuvres, consultez le site lessaintsperes.fr.

Des œuvres littéraires au style extraordinaire !

Le romancier inventait, transformait, étirait et contractait les mots comme personne. Certains étaient issus du jargon technique, rabelaisien, désuet ou argotique, ce qui les rendait difficilement identifiables. Ses expressions sont imprégnées de l'univers "vianesque", où officient les "pompeurs", les "agents d'armes" et les "antiquaires".

Pour Vian, la transformation du langage est ce qui caractérise le plus sa création romanesque. Il a su se l'approprier, en alchimiste du verbe par excellence. Il détournait les mots, les enrichissait, les construisait et les déconstruisait pour bâtir un univers qui lui était propre. Les mots qu'il utilisait étaient investis d'un nouveau pouvoir, afin d'orienter le comportement des personnages et leurs sentiments. Il sait notamment traverser les règnes animal, végétal et humain. Grâce à l'artiste, la langue se métamorphose en un acteur doté du pouvoir de créer l'animation des choses, des personnages et des décors. Dans cet univers où le merveilleux se conjugue au réalisme, les objets prennent vie.

Des œuvres très inspirées par sa formation musicale !

L'artiste a fait du jazz l'une des principales composantes de sa vie. Comme l'écriture, la musique était la source de son sens créatif et le jazz en particulier était pour lui, comme le disait Claire Julliard, une véritable "libération artistique". Tout au long de son enfance, Boris Vian a baigné dans le monde de la musique. En effet, sa mère jouait du piano et de la harpe. Il commence à apprendre l'art de la musique en famille, comme il le fait pour la littérature. À l'adolescence, il découvre la trompette et, parallèlement, le jazz, ce qui l'amène à monter de petits groupes avec ses frères et ses amis. Les orchestres amateurs, notamment celui que dirige son ami Claude Abadie, acquièrent rapidement une certaine réputation grâce aux représentations dans les caves. Lors de ces soirées, Boris joue le rôle d'organisateur, ce qui lui vaut le surnom de "Prince de Saint-Germain-des-Prés". Au début des années 1950, le romancier commence à souffrir de maladies cardiaques, ce qui l'oblige à arrêter de jouer de la trompette. Cependant, sa passion pour le jazz est toujours aussi grande et il rejoint même "l'association des authentiques amateurs de jazz". Les centaines d'articles qu'il a écrits pour divers magazines continuent de faire autorité, mais pas son œuvre littéraire. En 1955, Philips lui confie la création de la collection "Jazz pour tous". Pour Boris, c'est une façon de partager sa passion avec le public.

Alliance entre la littérature et le jazz : le génie de Boris !

Boris vian a imprégné son œuvre littéraire de jazz. Il avait le don de construire ses romans comme s'il composait une musique, le thème principal évoluant autour des multiples arborescences qui créent un écho. Ainsi, dans L'Écume des jours, les personnages étaient amoureux les uns des autres, bercés par les notes bleutées du jazz. Comme les mots, la musique a la capacité de transformer l'espace. Le jazz joue un rôle central dans l'ensemble du roman. L'auteur avait introduit plusieurs références à des compositions ou des musiciens de jazz. Par exemple, il y avait de nombreux "Z" de jazz dans les mots (zonzonner, Doublezons, ...). Le nom d'un des personnages, Chloé, est tiré de l'arrangement musical créé par Duke Ellington.

Par ailleurs, Boris Vian a contribué à l'importation de la musique de jazz en France, non seulement en tant que trompettiste, mais aussi et surtout en tant que chroniqueur. Ses contributions aux magazines Jazz Hot, Combat, Jazz-News ou La Gazette du Jazz représentent des centaines d'ouvrages.